Créer un site internet

NICE fille du PAILLON

            L'économie méditérranéénne de montagne repose sur des échanges ,blé contre laine, sel contre peaux ou  bois , olives contre miel. NICE devient dès le haut moyen age un entrepôt et  un débouché pour les produits de la montagne, qui devient vite " son " Comté. De l'antiquité romaine à l'avênement du chemin de fer, le PAILLON est l'axe nourricier de NICE. Il n'est jamais question de la vallée duVAR où les marécages sont conservés parce qu'ils constituent une frontière " naturelle" avec la puissante  PROVENCE ,surtout quand celle ci aprés 1481 devient FRANCAISE. La route royale de TENDE, savamment construite par les ingénieurs PIEMONTAIS dans le courant du XVIIIe siècle renforce les liensde NICE avec sa montagne et donne à SOSPEL , LUCERAM et l' ESCARENE des moyens de developper leur commerce et de petites manufactures. A ce moment NICE commence son expansion urbaine , en batissant la VILLANOVA  sur le pré aux OIES , à l'embouchuredu PAILLON. Quand le col de TENDE se ferme en 1860 aprés l'annexion  de la plus grande partie du Comté à la FRANCE ,quand les rapports politiques  avec la jeune ITALIE  deviennent difficiles, surtout après 1890 , un autre destin attend la ville de NICE , qui profite de la construction du P.L.M. qui lui apporte les riches clientèles d'hivernants. Beaucoup de paysans de la vallée du PAILLON  descendent à NICE pour s'employer dans les nouvelles activités. Cependant sans les eaux du PAILLON , on peut affirmer que l'essor touristique de NICE  aurait été compromis: les eaux du PAILLON sont les seules à permettre aux bugadiéres  de  laver le linge et les draps des étrangers descendus dans les hotels , et de la Trinité VICTOR aux pont des ANGES , le PAILLON est couvert de draps en train de sécher. Le PAILLON reprend dans l'entre deux guerres son rôle économique : la voie ferrée qui l'emprunte à partir de 1929 permet de relier NICE à CUNEO , et anime les gares  de l'ESCARENE , la TRINITE VICTOR , DRAP et CONTES , avec les cimenteries, acceuillent les entreprises qui ne trouvent pas de place à NICE . Entre  DRAP et RIQUIER ,    sur une plaine agricole riche de ses vergers d'orangers et de mandariniers  , NICE déverse en quelques années le trop plein de ses activités , recouvrant les jardins potagers d'une gangue de béton, de carcasses métalliques des entrepôts et de quelques usines . Sans cet espace disponible , NICE aurait raté la mutation économique  qu'elle a connue à partir de 1960, date  du démarrage de son extention urbaine . Le déferlement qui remonte de la ville vers la vallée ,amène à poser cependant quelques questions : que deviennent les paysages agraires hérités de l' ancien système économique et social dans cette croissance ?  Que fait -on pour aménager l'espace et protéger l'environnement dans une vallée où l'érosion reste dangeureuse ?  Le paysage tradionnel doit-il disparaître sous la poussée des équipements destructeurs de l' harmonie économique et sociale? La variété des roches qui constituent les bassins des PAILLONS , la végétation forestiéres  souvent différente d'un versant à l'autre , composent un  paysage très caractéristique du Comté de NICE . Les châtaigniers et les mimosas de BERRE ,les oliviers de COARAZE et de DRAP , la forêt du Férion  et celles du BRAUS  et du massif du mont AGEL, les habitats  très caractéristiques de cette vallée , villages hauts perchés de PEILLON et de COARAZE , hameaux tantôt héritiers du déplacement de population vers des sites plus favorable  comme à l' ENGARVIN  ou à CHATEAUNEUF, tantôt blottis au sein d'une olivette comme aux COGNASSES  de CANTARON ou autour d'un monastére comme à LAGHET ,tout témoigne dans cette portion du Comté de ce que fut la vie rurale aux portes de NICE  . NICE oublie aujourd'hui le PAILLON ,cache son lit aux yeux du citadin , mais construit une magnifique perspective urbaine sur son lit en faisant alterner les jardins et les grands équipements . Une fois encore , cette réserve d'espace disponible pour la grande ville du XXe siècle , c'est au PAILLON que NICE la doit.

EXTRAIT DU LIVRE ( LE PAILLON NICE FILLE DU PAILLON ) DE PAUL CASTELA

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire
 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×