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NICE FILLE DU PAILLON

NICE FILLE DU PAILLON

Le destin des villes est souvent commandé par la présence d'un cours d'eau. En Méditeranée, ou les fleuves sont rares, la plupart des villes sont à l'étroit entre la montagne et la mer et, sauf exception, restent de taille modeste. A NICE , une véritable intimité historique et économique s'est établie avec le PAILLON qui a donné à la ville de nombreuses raisons de se développer. Beaucoup de NICOIS ,aujourd'hui habitués à penétrer dans les montagnes par la large vallée du VAR, oublient que celle ci joue un rôle très secondaire dans notre histoire, parce que jusqu'en 1860 le VAR est une frontiére, et que les vallées de la montagne ne sont empruntées par des voies de communication commodes que depuis moins d'un siècles. Si le destin de NICE est désormais lié à l' aménagement de la vallée du VAR ,on a perdu l'habitude de regarder vers le PAILLON qui est de moins en moins la route de l'ITALIE ou de la neige. Cependant NICE doit tout à ce torrent fantasque capable d'apporter à la mer 40 litres d'eau par secondes en été et plus d'un million de litres à la seconde quand il se fache au cours d'un gros orage .Caché à la vue des NICOIS par des esplanades de béton , le PAILLON a toujours une influence sur le développement de NICE. NICE est en effet fille du PAILLON , à deux titres principaux au moins , l'un géologique , l'autre économique. C'est d'abord le PAILLON qui a construit NICE . Sans lui , à la place de la ville un golfe profond s'étalerait entre le MONT BORON , CIMIEZ, les collines de MAGNAN, et de ST PIERRE DE Féric et le CHATEAU serait une ile . Le PAILLON a comblé les fonds marins apportant les cailloutis et les limons pour remblayer la belle plaine de RIQUIER, jusqu'à l'anse LYMPIA; il a surtout apporté d'ènormes quantités de débris arrachés à sa haute vallée pour construire la plaine , qui du RAY , s'incline jusqu'à la BUFFA et au CHATEAU . C'est lui enfin qui a fourni les galets nécessaires pour constituer ,sous la poussée d'un courant marin , un cordon littoral bien étalé du CHATEAU à CARRAS et qui porte un chemin très ancien , aménagé par les ROMAINS, devenu ensuite la " CARRIERA de FRANCA", aujourd'hui doublé par la promenade des ANGLAIS. Les eaux du PAILLON , à l' abri de ces galets se décantent lors des crues et déposaient une terre fertile qui a permis aux NICOIS d'obtenir de belles récoltes dans leurs jardins potagers . Entre les solides collines calcaires de l'EST ,( MONT ALBAN, MONT BORON ,CIMIEZ,CHATEAU) et les collines de l' OUEST , constituées par un ancien delta , du VAR , surélevé, le PAILLON a établi un débouché sur la Méditerrannée, aprés avoir percé des gorges dans les obstacles montagneux ( à TOUET, à BENDEJUN , à la GRAVE, à FALICON, à BON VOYAGE) de façon à raccorder entre eux des bassins intérieurs , eux mêmes résultant d'une très complexe évolutions géologique. La direction naturelle des plis , des " PREALPES de NICE oblige les diverses branches constituant le PAILLON , venues de TOUET , de LUCERAM, de COARAZE , de CONTES , de LAGHET et même de LEVENS , à suivre une direction à peu prés du nord vers le sud pour atteindre . C'est dans cette gouttiére naturelle que c'est établi un des plus anciens cheminements entre les rivages de la Méditerrannée et l'intérieur ,vers les crètes et les cols des ALPES , et plus loin encore vers la vaste plaine du PÖ . A une période où les moyens modernes de communication et de circulation n'existaient pas , les hommes , qu'ils poussent leurs troupeaux ou conduisent des caravanes de mulets chargés de sel ou de grains , n'hésitent pas à utiliser les versants pour parvenir à franchir les passages difficiles .Entre la mer et la plaine du PÖ , le PAILLON trace une voie relativement commode , et il a ainsi permis le développement de NICE et de son port.

Extrait du livre le (PAILLON ) NICE fille du PAILLON de PAUL CASTELA